Pas d’éolien dans un PNR

Interview Patrick Boiron

Voici l’interview collectée par notre Porte Parole Pascal Vrignat, membre fondateur de Garder le Vivant, le témoignage d’un élu, M. Patrick Boiron du Parc Naturel Régional de la Brenne. Ce cas d’école doit être appliqué dans tout parc naturel, dans toutes les zones rurales préservées, dans toutes les zones Natura 2000 et à proximité.

Pascvrignat, [18/05/2023 19:00]

Patrice BOIRON (Maire de Neuillay-les-Bois) en charge de la Commission « Nature et Environnement du PNR de la Brenne et Président Natura 2000-Brenne » apporte des éclaircissements à la suite de l’article publié dans la NR du mercredi 17 mai 2023.

M. BOIRON, merci pour avoir accepté cette interview. Pouvez-vous présenter rapidement quelle est la mission de la Commission Nature et Environnement du PNR de la Brenne ?

Elle est composée d’élus du PNR. C’est une de force de proposition pour la mise en place d’actions en faveur de la préservation de la biodiversité sur le territoire du PNR, en adéquation avec les objectifs de zone Natura 2000 et RAMSAR.

Lors de la parution de cet article, avez-vous été surpris que M. Laurent LAROCHE (Président du PNR de la Brenne) n’ait pas été interviewé au préalable afin qu’il puisse donner son avis ?

NON pas du tout, car les éléments présentés dans cet article remontent au 9 mars 2023. J’avais la responsabilité avec Mme Frédérique VRIGNAT (Maire de chalais) d’animer la réunion thématique sur l’éolien dans le cadre de la révision de la charte du PNR et Laurent LAROCHE n’était pas présent lors de cette réunion.

Vous êtes signataire au même titre que Laurent LAROCHE de la chartre « GARDER LE VIVANT ». Que représente cette charte pour vous ?

Au même titre de celle du PNR, une charte est un engagement fort. Je ne regrette nullement cette prise de position à l’encontre de l’éolien sur notre territoire Brennou.

Le PNR de la Brenne, zone RAMSAR est mondialement connue et reconnue comme un territoire extrêmement riche que nous devons toutes et tous absolument protéger. C’est un véritable enjeu en matière de préservation internationale de la biodiversité. Aujourd’hui, ce territoire est attaqué de toutes parts avec des projets éoliens industriels. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Le gouvernement est en phase d’accélération de son programme sur les énergies renouvelables dont l’éolien. Une cartographie vient d’être éditée sur plan régional sans concertation avec les collectivités locales mais également avec les territoires à fort enjeu patrimonial et environnement, tel est le cas du territoire de la Brenne. Je trouve cela regrettable. Si vous voulons être cohérents vis-à-vis des orientations assignées au Parc de la Brenne : développement du tourisme – préservation de nos paysages et de notre patrimoine bâti et bien sûr de la biodiversité, nous ne pouvons accepter des projets éoliens industriels.

Le Conseil Syndical va vivre une prochaine étape très importante afin de pouvoir apporter une contribution particulièrement significative à la réécriture de la charte du PNR de la Brenne. Pouvez-vous nous donner quelques informations sur ce sujet ?

Dans le cadre de la révision de la charte, nous nous devons d’avoir une position claire et précise sur le point exposé précédemment. Je ne peux vous dire sous quelle forme, mais il va de soi que les choses doivent être formalisées par écrit dans cette nouvelle charte.

Le PNR de la Brenne est une entité unique et indivisible. Cette situation contribue à son rayonnement. Quelle est votre plus grande crainte pour les prochains mois ?

Je suis d’un tempérament optimiste et consensuel. Je souhaite que l’ensemble des élus décisionnaires prennent fortement conscience des enjeux de notre territoire. Nous avons la responsabilité de construire le parc de la Brenne de demain… Alors n’ayons pas un simple raisonnement personnel et local. Il ne faut pas voire uniquement les retombées financières à court terme.

Interview Patrick Boiron